Je revenais des autres

Je revenais des autres (2021)

Mélissa Da Costa

Editions Albin Michel

576 pages

Lu le 1er juillet 2022

Il a quarante ans, il est marié, directeur commercial et père de deux enfants. Elle a vingt ans, elle n’est rien et elle n’a personne. Que lui. Quand elle essaie de mourir, il l’envoie loin, pour qu’elle se reconstruise, qu’elle apprenne à vivre sans lui. Pour sauver sa famille aussi. C’est l’histoire d’un nouveau départ dans un village de montagne, l’histoire d’un hôtel, de saisonniers qui vivent ensemble, qui se jaugent, se méfient, se repoussent… C’est l’histoire d’amitiés, de doutes, de colère, de rancœur, d’amour aussi. C’est l’histoire des autres… ceux qu’on laisse entrer dans sa vie… ceux qui nous détruisent mais surtout ceux qui nous guérissent.

J'avais beaucoup aimé Les lendemains de cette auteure qui m'avait bouleversée. 

Avec ce roman, on replonge une fois encore dans une histoire de reconstruction, de retour à la vie...avant d'en arriver là, Ambre, 20 ans, passera cependant par diverses étapes : le manque, le désespoir, la colère, le doute.

Mais heureusement, elle va rencontrer sur sa route des personnages plus touchants les uns que les autres. Une véritable communauté se crée dans cet hôtel de montagne.

Une parenthèse plus efficace qu'une thérapie.

J'ai adoré Tim dans cette histoire, il est doux, il sait trouver les mots, il aime lire 😊...il a lui aussi un passé difficile, il a dû affronter de nombreuses épreuves mais il va apprendre à Ambre qu'on peut se relever. Tout comme Rosalie, jeune maman, qui traîne elle aussi ses casseroles et qui montrera à Ambre que c'est grâce aux autres qu'on avance, qu'on n'est jamais seul.

Ambre va alors petit à petit se métamorphoser, s'ouvrir à nouveau, renaître grâce à leur amitié qui est le véritable plus de ce roman.

"Ambre songeait à ce moment là que ce n'étaient pas vraiment des mailles. C'était plutôt comme un récipient vide qui se remplissait petit à petit de gouttes de pluie. Les autres nous remplissaient, ils nous donnaient une existence, un sens, une consistance. On devenait une petite part de chacun d'eux. On n'était plus jamais vide."

J'avoue que j'ai eu du mal à accrocher avec le personnage d'Ambre dans les premières pages, elle n'était pas très sympathique, ne faisait pas beaucoup d'effort pour s'en sortir...et puis je me suis dit "elle n'a que 20 ans", et à cet âge, on n'a pas encore acquis la maturité qui fait qu'on prend du recul, qu'on avance coûte que coûte, qu'on se relève du pire. J'ai fini par m'attacher à ce trio qu'elle forme avec Tim et Rosalie, il y a beaucoup de douceur, de tendresse, de sincérité. J'ai passé un très bon moment de lecture. A la fin du roman, je n'avais plus envie de les quitter. 

Les personnages secondaires sont tout aussi intéressants et accentuent encore plus cet esprit de communauté, famille qui se côtoie dans un environnement isolé pendant six mois. 

Je suis bien contente qu'il y ait une suite! Je la lirai sûrement ce mois-ci, et je me demande déjà si tous les personnages seront présents dans ce second tome.

Note : 18/20