Un long, si long après-midi

Un long, si long après-midi (2022)

Inga Vesper

Editions de la Martinière

410 pages 

Lu le 21 septembre 2022


C’est l’été 1959, les pelouses bien taillées de Sunnylakes, en Californie, cuisent sous le soleil. Dans la chaleur étouffante d’une trop longue après-midi, Joyce, une mère de famille comme on en rencontre dans les belles histoires du rêve américain, s’ennuie. Ses enfants crient, son mari va bientôt rentrer, les minutes rampent comme des limaces.
C’est l’été 1959 et Ruby, la femme de ménage de Joyce, rejoint la maison où elle doit effectuer ses dernières heures de travail de la journée. Mais Joyce a disparu et ne subsiste plus dans la cuisine qu’une mince tâche de sang sur le sol.
C’est l’été 1959 et quand on suspecte un crime, la femme de ménage noire et célibataire est toujours la meilleure des suspectes. Le fusible à faire sauter pour éviter que n’explose le grand miroir des faux semblants. Si ce n’est que Ruby a décidé de se saisir de son propre sort. L’émancipation féminine et raciale n’est pas encore à la mode, mais elle est déterminée à faire entendre sa voix.

Ce roman me faisait de l'œil depuis sa sortie et je suis plus que ravie de l'avoir lu. L'auteure qui signe là son premier roman nous dresse un portrait de l'Amérique des années 60 avec beaucoup de justesse.

Nous sommes à mi-chemin entre Desperate Housewives et ses femmes blanches au foyer qui élèvent gentiment leurs enfants dans leurs jolies maisons sans problème et La couleur des sentiments où noirs et blancs se côtoient sans pour autant s'accepter malgré la fin de la ségrégation. 

Alors quand une jeune blanche, mère de famille, disparaît de sa jolie maison en pleine journée, c'est forcément Ruby, la jeune femme de ménage, noire, arrivée la première sur les lieux, que l'on arrête. 

C'est compter sans un nouvel inspecteur fraîchement arrivé en ville, Mick, qui va mener son enquête en déjouant tous les codes, et en formant un duo super intéressant avec Ruby, la seule à pouvoir l'aider à comprendre ce qu'il se passe dans ce foyer à priori sans histoire.

« Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien-sûr. Pas encore. En réalité, j’ai du mal à y croire moi-même. Pourtant, quand je me suis réveillée ce matin, j’ai su que c’était vrai. »

J'ai trouvé les personnages principaux vraiment attachants, l'écriture est fluide, on se laisse complètement embarquer dans cette disparition et ce roman devient un véritable thriller. 

L'auteure nous a concocté un page turner très efficace et les thèmes abordés tels que le racisme et la place de la femme dans la société des années 60 en font un roman percutant. Je vous conseille fortement de le lire, le côté historique et les personnages ne vous laisseront pas indifférents.

Note : 18/20

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