Mamma Maria

Mamma Maria (2021)

Serena Giuliano

Éditions Pocket / éditions Cherche Midi

228 pages

Lu le 13 août 2022

« Ciao, Sofia, qu’est-ce que je te sers ? Comme d’habitude ? Et j’ajoute un cornetto, parce qu’il faut manger, ma fille !
– Oui, merci, Maria. »
Je m’installe en terrasse, face à la mer, comme chaque matin depuis que je suis de retour en Italie. J’aime bien travailler au son des tasses qui s’entrechoquent. Et, au Mamma Maria, j’ai toujours de la compagnie. Il y a ceux qui viennent tuer le temps. Il y a les enfants qui rêvent devant le comptoir à glaces. Il y a les ados qui sirotent un soda, monsieur le curé, et, surtout, mes partenaires de scopa.
Ici, on vient échanger quelques mots, partager un apéro, esquiver la solitude ou écouter Celentano. Moi, je viens pour me persuader que j’ai bien fait de quitter Paris… et l’autre abruti.
Il fait quand même meilleur ici.
Et puis, on cherche aussi à profiter de la bonne humeur (ou non) de Maria, qui mène, comme une mamma, tout ce petit monde à la baguette.
Bref, j’ai enfin retrouvé mon village paisible.
Enfin, paisible jusqu’au jour où…

ALERTE COUP DE COEUR !

Je viens de terminer mon deuxième roman de Serena Giuliano, est-ce que je peux le relire encore ?
On ouvre ce livre et de la première à la dernière page on sent la chaleur du soleil, on entend chanter Adriano Celentano en fond, on suit une partie de scopa, tout en goûtant à l'Amalfitano de Maria.
Maria ? C'est tout un poème, un personnage tellement drôle, sensible, au caractère bien trempé, une véritable italienne me direz-vous, una mamma! Je l'ai tellement adorée que je suis déjà nostalgique de ne plus l'entendre. Elle m'a fait rire, elle m'a émue, elle me manque.

" Son petit garçon m'a tout de suite adoptée… Il m'a ouvert son cœur, un point c'est tout. A quel moment, en grandissant, on ferme le nôtre à double tour?"

La deuxième voix de ce roman est incarnée par Sofia, traductrice de romans, revenue s'installer en Italie après une rupture amoureuse à Paris. On est tellement bien chez soi, entourée des gens qu'on aime, là où il y a nos racines. 
Mais ce matin, Franco, 82 ans, inquiète. Pourquoi n'est-il pas encore au café? Sofia décide de se rendre chez lui...et c'est tout un village qui va basculer dans l'amour, la tolérance, l'entraide…

Quelle bienveillance nous apporte ce roman. La plume de Serena nous porte complètement dans ce village d'Italie, dans ces paysages de cartes postales, dans sa cuisine, sa musique. Merci pour tous ces personnages très attachants que nous n'avons pas envie de quitter.

Je comprends tout à fait que ce roman ait reçu le prix Babelio 2020.

"...elle allume un cierge pour sa nonna. "Elle te manque encore beaucoup hein, nenné?
- Oh, tu sais, Maria, j'ai appris à vivre avec ce chagrin-là. Je crois qu'il y a des bras irremplaçables. J'ai essayé d'en trouver d'autres, dans lesquels me nicher. Ca n'étreint pas pareil. Ca ne renferme pas autant d'amour…""


Grazie Serena!

Note : 20/20

Ps : je pense que j'ai écouté la chanson Mamma Maria au moins cinquante fois en  lisant ce roman 😂

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le dimanche du souvenir

Mémoires de la forêt, tome 1: les souvenirs de Ferdinand Taupe

La librairie des rêves ensevelis